Les castes dans la société spartiate : un ensemble disparate

Lorsqu’il est question des spartiates, l’image des redoutables guerriers revient toujours en premier. Popularisée notamment par le film « 300 », cette image est pourtant fausse : les guerriers spartiates ne représentaient qu’une infime partie de la population spartiate. Les hoplites étaient en effet l’élite de Sparte et les autres castes restaient dans leurs ombres.

 

Les citoyens spartiates

Bien que les citoyens soient l’élite de la cité-état, leurs vies n’en étaient pas moins difficiles. Les spartiates subissaient en effet un entrainement rude dès l’âge de 7 ans afin de les endurcir, « l’agōgè ».

Cette éducation était obligatoire, collective et organisée par la cité. Pendant toute cette éducation qui dure jusqu’au 20 ans du garçon, l’enfant vit pieds-nus, la tête rasée et ne dispose que d’un seul vêtement pour toute l’année. Il est aussi sous-alimenté, ce qui l’oblige à voler de la nourriture pour survivre. Cependant, il ne doit pas être vu en plein vol sans peine d’être sévèrement puni.

Au niveau de l’entrainement, l’athlétisme et le maniement des armes sont les 2 principaux piliers.

Une fois l’âge de 16 ans atteint, l’adolescent est considéré comme un irène et commande un groupe de garçons plus jeunes et conserve ce statut jusqu’à l’âge de 30 ans où il devient un citoyen à part entière.

Avoir 30 ans n’était pas la seule condition pour être citoyen spartiate : il fallait posséder un kléros (parcelle de terre) et payer sa part pour les syssities (des repas collectifs). De plus, il était nécessaire d’être un habitant de la ville de Sparte.

Toutes ces conditions font que le nombre de citoyens spartiates est toujours resté faible.

 

Les Hilotes

C’est la caste la plus basse de la société spartiate. Celle-ci intègre surtout les populations des régions voisines de Sparte et conquises par la cité-état : la Messénie et la Laconie. En effet, les Hilotes sont en réalité des esclaves asservis afin de travailler dans les champs et qui n’ont aucun droit mais sont la propriété de l’Etat.

A l’âge d’or de Sparte, on estime les Hilotes à 250 000 (alors que les citoyens spartiates n’auraient pas dépassés les 10 000 personnes).

Les Hilotes se soulèveront d’ailleurs plusieurs fois sans jamais réussir à faire disparaître Sparte.

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Représentation de soldats poursuivants des Hilotes ; gravures issues d’un sarcophage visible au musée du Vatican

Les Périèques

Statut intermédiaire entre les citoyens spartiates et les Hilotes, les Périèques (mot qui signifie « ceux du pourtour ») sont des Hommes libres issus des régions de Messénie et Laconie : ils peuvent donc posséder des terres et faire partie de l’armée.

Cependant, ces derniers ne peuvent pas accéder à des postes politiques importants comme le poste de magistrat et peuvent être exécutés en passant par une procédure accélérée.

Les villes Périèques n’ont pas de droit de véto dans la Ligue du Péloponnèse (ligue regroupant Sparte et ses alliés).

 

Les liens entre castes

On sait peu de choses des liens entre les Périèques et les autres castes.

Cependant, les relations entre citoyens spartiates et Hilotes sont connues.

Chaque année, Sparte déclarait la guerre aux Hilotes. Lors de celle-ci, l’épreuve de la kryptie était organisée. Durant cette épreuve, des groupes d’irènes (de jeunes spartiates) massacrent des Hilotes à la faveur de la nuit afin de renforcer encore le sentiment de terreur de la population.

Ces massacres ont pour but de dissuader les Hilotes de se révolter.

Selon Myron de Priène, un historien grec ; l’affranchissement d’Hilotes était fréquent. Les 3 moyens d’obtenir sa liberté était d’avoir fait partie de l’armée (des recrutements d’Hilotes ont été effectués durant plusieurs crises), de subir l’agōgè ou d’acheter cette liberté (ce qui dans les faits était impossible car les Hilotes étaient des esclaves).

 

La réalité est donc bien loin de l’imaginaire collectif. Les valeureux guerriers spartiates ne représentaient qu’une infime fraction de la population gouvernée par Sparte. L’énorme majorité de la population était en fait composée d’esclaves ayant des conditions de vie plus que « spartiates ».

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