La création du monde selon la mythologie des aborigènes australiens

Bien qu’étant les habitants originels de l’Australie, la population aborigènes a fortement déclinée. En effet, ces derniers n’étaient plus que 380 000 en 2012, ce qui représente 2% de la population australienne totale. Arrivée à la fin du 19e siècle, les colons britanniques ont décimé les aborigènes. Peuple proche de la nature, condition quasi obligatoire pour survivre dans un endroit aussi inhospitalier que l’Outback Australien, les Aborigènes disposent aussi d’une mythologie très développée. Nous vous proposons donc de découvrir la création du monde selon les Aborigènes.

Tjukurpa : le fondement de la culture Aborigène

Aux origines de la mythologie Aborigènes se trouve Tjukurpa. Cette époque précède la création du monde : tout n’est que spiritualité et immatériel. Lors de cette période, les Esprits et ancêtres des Aborigènes créèrent tout ce qui compose le monde : la terre, les rivières, les plantes, les animaux, etc. Ces esprits donnèrent aussi à chaque tribu Aborigène des outils de chasse, une terre, des totems et des mythes propres.

Les Esprits créèrent aussi des sites spéciaux où ces derniers doivent être sacrés (comme le célèbre site d’Uluru). Sur ces sites, les Aborigènes se mirent alors à réaliser des cérémonies rituelles et des musiques pour plaire aux Esprits. Il est important de noter que Tjukurpa est souvent traduit par la notion de « Temps du Rêve« . Toutefois, les Aborigènes n’apprécient guère ce terme, jugeant que cette expression décrédibilise leurs croyances. Tjukurpa n’est cependant pas une simple période de temps passée. C’est une ère de temps continue se déroulant dans le passé, le présent et le futur.

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Une diversité dans les mythes aborigènes de la création du monde

Il est important de noter que tout comme les Amérindiens, les Aborigènes ne sont pas une entité unique. En effet, chaque tribu n’a pas le même récit de création du monde que les autres. Certaines études recensent jusqu’à 400 groupes linguistiques Aborigènes différents. Il y a donc un grand nombre de récits de cosmogonie ayant pour base Tjukurpa (les Esprits créent le monde).

Selon le peuple Arrernte, des Esprits féminins dansaient lors d’une cérémonie, l’une d’elle ayant un bébé dans les bras qu’elle posa dans un berceau. La danse provoquant des vibrations, elle commença à faire trembler la Voie lactée ce qui eut pour conséquence de faire tomber le berceau sur la Terre. Cette chute provoqua le cratère de Tnorala et la création du premier homme et de la première femme.

Certains astronomes pensent que le berceau fait référence à la constellation de la Couronne du Sud. De son côté, le peuple Noongar transmet un mythe selon lequel l’escarpement de Darling est un Wagyl, un serpent géant présent dans Tjukurpa. En se déplaçant sur la terre, celui-ci aurait créé de nombreux lacs et rivières.

Cosmogonie aborigènes australie
Panneau représentant Wagyl et visible au Kings Park à Perth

L’évolution des mythes aborigènes de la création du monde après la colonisation

L’arrivée des colons britanniques a donné lieu à de nombreux bouleversements (souvent dramatique) pour les Aborigènes. La mythologie de ce peuple n’a pas échappé à ce phénomène. En effet, avec la colonisation de l’Australie par les Britanniques, un nouveau type de mythes va voir le jour : les mythes mettant en scène les colonisateurs. Le mythe le plus connu de ce type (qui a lui-même plusieurs versions selon les peuples) est sans doute celui mettant en scène James Cook.

Ce britannique était un capitaine de la marine anglaise, doublé d’un explorateur et cartographe. C’est lui qui va devenir le premier européen à entrer en contact avec la côte Est de l’Australie. Dans les mythes mettant en scène James Cook, le capitaine va soit offrir des cadeaux aux Aborigènes de l’époque, soit effectuer une action portant préjudice aux habitants locaux, selon les versions. La plupart des versions décrivent toutefois le capitaine James Cook comme un personnage méchant. Les Aborigènes se sont donc inspirés des faits réels pour intégrer de nouveaux mythes à leur mythologie.

Encore souvent marginalisés dans l’Australie actuelle, les Aborigènes n’ont toutefois pas abandonné leur mythologie et leurs croyances. Au contraire, ces derniers arrivent depuis quelques années à reprendre un pouvoir de décision sur la gestion de leurs sites sacrés. En 2019 notamment, une nouvelle loi va voir le jour. Cette loi prévoit d’interdire l’escalade de l’Uluru, site sacré des Aborigènes ayant été ouvert aux visiteurs par le gouvernement Australien depuis plusieurs décennies.

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