Le mur d’Hadrien : la grande muraille d’Angleterre

Lorsque l’on parle de fortifications gigantesques, les premiers exemples qui nous arrivent en tête sont souvent la Grande Muraille de Chine ou la ligne Maginot en France. Datant pourtant de l’Antiquité, le Mur d’Hadrien reste relativement inconnu à l’international. Symbole de la puissance romaine, il servira de frontière à l’Empire Romain pendant quasiment toute l’occupation de la Grande-Bretagne.

Un changement de politique à Rome

À son arrivée au pouvoir en 117 après J-C, l’empereur Hadrien rompt avec la politique de son prédécesseur Trajan. Trajan avait en effet souhaité étendre l’empire Romain en soumettant d’autres peuples. Jugé comme pacifiste, Hadrien va au contraire éviter la guerre et se concentrer sur la fortification des frontières Romaines.

Les Romains n’ayant jamais totalement conquis la Grande-Bretagne (notamment l’actuel Écosse), Hadrien ordonna la construction d’un mur en 122 après J-C pour sécuriser cette frontière.

 

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Buste datant de 127 après J-C et représentant l’empereur Hadrien. Visible au musée du Louvre à Paris

Une fortification colossale

Afin de se faciliter la tâche, les Romains décidèrent de bâtir le mur à l’un des endroits où la Grande-Bretagne était la plus étroite dans la largeur. Malgré cela, le mur nécessita 18 millions de blocs de pierre taillés. Ce mur s’étend sur 117,5 kilomètres, dispose de 300 tours (environs une tous les 1,5 kilomètre) et 17 camps.

Construit par pas moins de 3 légions différentes, le mur n’est pas uniforme, que ce soit en termes de mensurations (la largeur allant de 1,8 à 6 mètres ; la hauteur allant de 3,5 à 6 mètres) et en termes de matériaux (la plupart sont en pierre, mais certaines parties sont en tourbes).

Un rôle plus que défensif

Il est important de noter que le mur n’était pas une frontière totalement imperméable, car il disposait de très nombreuses portes. Outre la possibilité d’envoyer des troupes, ces portes permettaient aussi de faire du commerce en taxant les produits arrivant du Nord et voulant entrer dans l’empire Romain ou en laissant partir vers le Nord des commerçants de l’Empire.

Le but primaire de cette fortification était toutefois de protéger le territoire Romain des tribus Pictes, les ancêtres des Écossais. Les pictes finiront d’ailleurs par franchir le mur en 364 après J-C avant d’être repoussé derrière ce dernier par le général romain Théodose l’Ancien en 368 après J-C.

Le mur d’Hadrien ne vise pas uniquement les Pictes, mais aussi les bretons vivant sur le territoire conquis par les Romains. De part ses mensurations hors normes, il symbolise la puissance romaine aux yeux de la population locale.

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Au final, le mur d’Hadrien tiendra son rôle de frontière de l’Empire jusqu’à l’abandon de la Grande-Bretagne par Rome en 407 après J-C. Par la suite, les bretons utiliseront ses pierres pour construire de nouveaux bâtiments.

Dans la culture populaire, il est présent ou inspire de nombreuses œuvres. L’univers de Game of Thrones étant fortement basé sur l’Histoire du Royaume-Uni, il n’est pas étonnant d’apprendre que le Mur de Glace est inspiré du mur d’Hadrien. En effet, il sépare Westeros des terres du Nord où résident les sauvageons. Cela renvoie donc au mur d’Hadrien protégeant les Romains civilisés des barbares et sauvages pictes.

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