Massalia : les grecs en Gaule

Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi Marseille était surnommée « la cité phocéenne » ? Quoi qu’il en soit, cet article vous donnera la réponse à cette question.

Les phocéens, peuple marins

À l’origine de la création de Marseille se trouve le peuple grec nommé « phocéens ». Comme tout grec, les phocéens sont donc des marins de talents, mais aussi des marchands. Cette aisance maritime va permettre à ce peuple de créer des colonies dans toute la mer méditerranéenne.

Dans le cadre de cette implantation en Méditerranée, les phocéens arrivent en -600 en Gaule où ils fondent la cité de Massalia (qui deviendra Marseille).

Les relations avec les celtes

Massalia se construit sur le territoire des Ségobriges, un peuple celte.

Si l’on en croit la légende, les relations entrent les 2 peuples sont au départ très bonnes. En effet, une fois sur place, les commandants phocéens Simos et Protis allèrent rencontrer le roi des Ségobriges de l’époque : Nannos. Ce dernier les invita à fêter les noces de sa fille Gyptis avec les autres prétendants. Lorsque le roi demanda à sa fille de servir de l’eau à celui qu’elle choisira comme époux, la jeune fille se dirigea vers Protis.

Le mariage fut donc célébré et Protis reçu des terres où il fit construire Massalia. Même si l’on ignore réellement le déroulement de la première rencontre entre celtes et phocéens, on sait en revanche que les celtes sont devenus de plus en plus hostiles à la cité grecque à mesure de son expansion. À la fin du IIIe siècle avant J-C, plusieurs tribus (dont les Ségobriges et les Avatiques) fondent la fédération des Salyens.

Cette fédération sera impliquée dans de nombreux affrontements avec les troupes phocéennes et augmentera considérablement les actes de pirateries dans la zone. Ne parvenant pas à se débarrasser seule de cette épine dans le pied, Massalia fera appel à Rome qui viendra à bout de la fédération en -125.

Cependant, la cité n’entretenait pas que des relations hostiles avec les celtes, des échanges économiques et culturels avaient aussi lieu. Les fouilles archéologiques montrent en effet que les phocéens ont introduit en Gaule les premiers vignobles. À l’intérieur même de la ville, l’écrivain romain explique que l’on parle le grec, le latin et le gaulois.

Les grecs seraient aussi à l’origine de la diffusion de l’écriture en Gaule.

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L’alliance avec Rome

Selon les historiens romains Strabon et Justin, Rome et Massalia seraient alliées depuis le Ve siècle avant J-C. Cette alliance peut s’expliquer par des ennemis communs pour les 2 cités. En effet, Carthage, les phéniciens et les Étrusques voient d’un très mauvais œil l’implantation de plus en plus importante des phocéens en Méditerranée. Ces tensions donneront lieu à de nombreux conflits et finiront par déboucher sur la bataille d’Alalia vers -540 (près de la Corse).

Malgré l’énorme infériorité numérique des phocéens (60 bateaux contre 120 pour la coalition rassemblant Carthaginois, Étrusques et Phéniciens), ces derniers arrivent tout de même à obtenir une victoire à la cadméenne (une victoire obtenue au prix de lourdes pertes).

Malgré la victoire, les phocéens doivent abandonner la Corse, car les effectifs ne sont plus assez importants pour la défendre (les fouilles archéologiques nuancent toutefois ceci puisqu’une présence phocéenne est attestée plusieurs décennies après la bataille).

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La chute de Massalia

Surprenamment, la fin de la cité ne sera pas causée par l’un de ses ennemis, mais par son allié : Rome. En effet, lors de la Guerre civile de César opposant Jules César à Pompée en -49, la cité phocéenne reste neutre, mais accueille cependant la flotte de Pompée. Par ce geste, César considère dorénavant la cité comme un allié de Pompée. Assiégée par 3 légions romaines, la cité sera finalement prise après 2 batailles navales dans lesquelles la flotte de guerre phocéenne sera détruite. La cité est ensuite rattachée à la province romaine de Narbonnaise et son nom romanisé en Massilia.

En 2011, une étude réalisée sur des donneurs réguliers de l’Établissement français du sang a démontré que 4% des hommes de la région marseillaise étaient des descendants directs des phocéens. Même si ce chiffre parait faible, celui-ci est en réalité assez élevé compte tenu des 26 siècles passés et des vagues successives d’immigration. Ce chiffre permet aussi d’attester d’une population estimable à 1 000 phocéens pendant l’Antiquité.

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