Parmi les mythologies européennes, la mythologie germanique est probablement celle suscitant le moins d’intérêt. Outre le peu d’informations étant parvenues jusqu’à nous, la mythologie germanique semble aussi être liée de manière assez étroite à la Scandinavie. La mythologie germanique n’est-elle donc qu’une coquille vide ?
Il est indéniable que la mythologie germanique reprend de nombreux mythes et divinités du panthéon scandinave. C’est ainsi que certains dieux scandinaves comme Odin se retrouve dans la mythologie germanique avec un nom germanisé en Wotan. Les germains vont même construire certains mythes en y incluant ces divinités scandinaves.
Dans « l’origo gentis Langobardorum » (l’origine de la nation Lombarde en français, ouvrage retraçant l’origine du peuple germains des Lombards installés en Italie jusqu’au VIIe siècle après J-C), il est raconté la façon dont la déesse Frea (Frigg) trompa son mari Wotan (Odin) pour garantir la victoire des Lombards contre les Vandales.
Cette proximité entre les 2 mythologies a pourtant une explication simple se trouvant dans l’origine même des germains.
L’Histoire des germains commence vers le Xe siècle avant J-C. Cette période voit en effet des tribus scandinaves quitter la Scandinavie pour s’établir sur les côtes de l’actuel nord de l’Allemagne où la présence humaine était encore quasi inexistante. Ce n’est que bien plus tard, vers l’an 500 avant J-C que les germains entrent en contact avec les gaulois.
Ces colons étant scandinaves, le culte des divinités nordiques qu’ils avaient amené dans leurs bagages se poursuit en Allemagne. Avec le temps, cette mythologie scandinave va inclure des spécificités régionales et s’étoffer de nouveaux mythes : la mythologie germanique était née.
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La mythologie germanique continentale
Avec le temps et le contact avec d’autres peuples (notamment les romains), les germains vont commencer à développer de nouvelles façons de pratiquer leur religion. Ces derniers vont incorporer des divinités issues d’autres panthéons à leur mythologie. D’après l’historien romain Tacite dans son ouvrage Germanica, certaines sectes germaniques vouaient des cultes à des divinités comme Mercure, Mars ou même Isis. En plus de cela, certaines tribus vénéraient aussi leurs ancêtres. Parmi celles-ci, on retrouve les Goths dont la dynastie Amali vouait un culte à leurs ancêtres.
Ils se pourraient même que les germains créeraient de nouvelles divinités non présentes dans d’autres panthéons. En effet, plusieurs sources relatent l’existence d’une divinité saxonne nommée Seaxnēat (compagnon du glaive en français). Bien que son nom évoque la guerre ou la protection, les experts ne sont pas tous d’accord sur son identité : certains pensent qu’il s’agit de la forme germanisée du dieu nordique Tyr alors que d’autres la considère comme une divinité unique.
Quoi qu’il en soit, Seaxnēat est évoqué dans 2 sources. La première est la généalogie des rois d’Essex (région anglaise à l’Est de Londres) où celui-ci est considéré comme un ancêtre de la lignée royale. La seconde source est un manuscrit du 9e siècle après J-C contenant un vœu de baptême. L’objectif de celui-ci est de renoncer au diable et ses travaux, mais aussi à renoncer aux 3 Dieux : Thunaer (Thor), Wotan (Odin) et Seaxnēat.
Même si la mythologie germanique est la mythologie européenne intéressant le moins de monde, c’est aussi la plus pérenne. Celle-ci réussit à survivre au catholicisme jusqu’au haut moyen-âge avant de sombrer dans l’oubli. Cependant, elle ne disparaîtra pas totalement, car de nombreux mythes se feront une place dans le folklore germanique.