L’Oseberg : un bateau sépulture Viking

Quand on parle de funérailles Vikings, on pense toujours en premier lieu au corps d’un fier guerrier viking allongé sur une embarcation voguant sur l’eau qu’une flèche en feu vient incendier. Pourtant, il existe de nombreux types de funérailles chez les vikings dont l’enterrement dans un navire : l’Oseberg est l’un des bateaux ayant vécu ce destin.

Le bateau viking d’Oseberg sort de terre

L’histoire de la découverte de l’Oseberg débute à la fin du XVIIIe siècle avec un certain Johan Hansen, fermier et marin. Sur le terrain de sa ferme installée aux environs de la ville de Tonsberg en Norvège se trouvait une butte. Les locaux se doutaient déjà à l’époque que celle-ci pouvait être une tombe Viking. Cependant, personne n’avait osé creuser la butte : les gens pensaient en effet que le monticule abritait la peste noire.

Un jour, Johan Hansen décida de consulter une voyante. La femme lui parla de la butte et lui expliqua que la fortune l’attendait à cet endroit. Malheureusement, en creusant, l’homme ne trouve qu’un liquide jaune sentant horriblement mauvais. Peu de temps après sa découverte, Hansen tomba malade et mourut, ce qui conforta la population dans sa crainte de la peste noire.

En 1900, un homme du nom d’Oskar Rom rachète la ferme et commence à creuser la butte à son tour. Le vendredi 07 août 1903, il découvre enfin un morceau de bois sculpté. Afin d’en savoir plus sur ce morceau de bois, Oskar Rom rencontre l’archéologue suédois Gabriel Gustafson et le convint de mener des fouilles dans la butte. Finalement, l’Oseberg est découvert en 1904. Le bateau est gigantesque : il fait 21,5 mètres de long pour 5 mètres de large et est composé en bois de chêne. Grâce à l’absence d’air dans la sépulture, le bateau, mais aussi les objets en bois ou textiles sont découverts dans un parfait état de conservation.

Gabriel Gustafson, ce précurseur

Suite à la visite d’Oskar Rom, Gustafson va être chargé des fouilles du monticule. Dans ce cadre, l’archéologue travaillera de manière très moderne pour son époque. Tout d’abord, il tiendra un carnet de fouille dans lequel tout est noté, daté et illustré par des schémas. Il va aussi recourir à une nouvelle technologie encore très onéreuse pour l’époque : la photographie. En effet, de nombreuses photos en noir et blanc seront prises pendant les fouilles et immortaliseront les opérations.

Chose nouvelle en ce temps, Gustafson s’entoure aussi de nombreux experts comme des biologistes et des géologues afin d’approfondir les recherches. Les graines récupérées par les biologistes dans la sépulture permettront d’ailleurs aux historiens modernes de faire une constatation très intéressante.

Des défunts mystérieux

Dans l’Oseberg, les archéologues découvrent les squelettes de 2 femmes. Les historiens de l’époque identifient ces 2 femmes comme la reine Asa et l’une de ses servantes. Cette hypothèse n’a toutefois jamais été prouvée. En réalité, les historiens actuels ignorent encore l’identité de ces 2 femmes. Cependant, ces derniers disposent de 2 éléments :

  • L’âge des défuntes : la plus âgée avait 80 ans et la plus jeune avait 50 ans.
  • La date des funérailles : l’enterrement a eu lieu en automne 834.

On sait aussi que ces femmes tenaient une place importante dans la société viking. Outre le bateau, les 2 femmes étaient enterrées avec de nombreux objets dont plusieurs traîneaux et une charrette en bois finement sculpté.

Oseberg bateau viking
Un des traîneaux retrouvés avec l’Oseberg, visible au musée des bateaux vikings d’Oslo

 

Cependant, on ignore là aussi si les rôles de ces femmes étaient politiques comme des Jarls ou spirituels comme des Prêtresses. L’analyse des graines présentes dans la butte a révélé une information intéressante : les funérailles se sont déroulées en 2 étapes. Lors de la première étape, seule la partie arrière du bateau fut enterrée alors que la partie avant où était positionné les corps resta ouverte pendant 6 mois afin d’accomplir des rituels religieux et de placer des offrandes. Lors de la deuxième étape (6 mois plus tard), la partie avant du navire est finalement recouverte de terre à son tour. Les graines de la partie avant et celle de la partie arrière étaient en effet issues de saisons différentes.

L’autre fait troublant de cette sépulture vient du bateau. L’Oseberg ne fut pas construit uniquement pour servir de sépulture. Les analyses faites sur le navire révèlent que celui-ci a navigué 10 ans avant d’accompagner les 2 femmes dans la mort.

Conclusion : L’Oseberg de nos jours

Si vous souhaitez voir l’Oseberg, celui-ci a été restauré et entièrement remonté pour être exposé dans le musée des bateaux vikings d’Oslo. La fondation The New Oseberg Ship Fundation a aussi reconstruit à l’identique l’Oseberg (y compris les gravures faites par l’équipage). La réplique se nomme : Saga Oseberg.

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